Quantcast
Channel: Natroll.com | Le blog d'un misanthrope » Social Networking
Viewing all articles
Browse latest Browse all 17

Je snobe sur Facebook pour lutter contre la mièvrerie.

$
0
0

Facebook

J’ai posé (à nouveau) les yeux sur un billet de blog qui m’avait enchanté tant il dépeint avec exactitude les actes que je m’efforce à produire pour « pourrir » (avec intelligence) les murs Facebook (actes légitimités par la nécessité de lutter contre la mièvrerie ambiante).

Il n’a échappé à personne que nous devons régulièrement faire face à une déferlante de logorrhées méphitiques à l’orthographe plus qu’approximative et publiée par des adultes prétendument citoyens, responsabilisés, et occupant une place dans la société.

Que vouliez-vous que je fisse face à cette kyrielle de statuts ineptes, ces rejets convulsifs d’amour proférés par une prétendue femme de lettres (« Voilà plus de vingt ans que je dis de la prose sans que je n’en susse rien », s’écrirait-elle) ?

Que vouliez-vous que je fisse face à la vacuité absolue, face aux comptes-rendus d’émissions abjectes dénuées de tout intérêt et que l’on nomme euphémiquement « divertissement », face aux mièvres invitations pour des jeux qui n’en sont pas ? (Un sujet traité dans mon « Facebook, c’était mieux avant. »)

Que vouliez-vous que je fisse face aux statuts éplorés de prétendus dépressifs, face aux statuts à haute portée philosophique ?

« Salut aux humiliés, aux émigrés, aux exilés sur leur propre terre qui veulent vivre et vivre libres. Salut à celles et à ceux qu’on bâillonne, qu’on persécute ou qu’on torture, qui veulent vivre et vivre libres. Salut aux séquestrés, aux disparus et aux assassinés qui voulaient seulement vivre et vivre libres. »

Je snobe. Je lâche un vent de culture (d’aucuns diront qu’il s’agit de condescendance), de la « valeur ajoutée » qui ne peut que faire du bien à celles et ceux qui nous agressent par leur frivolité inextinguible.

Attali
Évidemment, personne n’a réagi.

Pour eux qui sont assassinés par une orthographe affolante, je partage les publications du Projet Voltaire.
Pour eux qui sont séquestrés par des mélopées inaudibles, je diffuse les oeuvres de Schubert.
Pour eux qui sont persécutés par des niaiseries insipides, je prends la liberté d’être un salaud.

Pourtant, je veux profondément croire le maître Kong Zi (latinisé Confucius) lorsqu’il dit : « Prenez trois hommes au hasard des rues : ils auront nécessairement quelque chose à m’enseigner. » L’autre est riche et je veux croire en cette richesse.

Je pourrais moi aussi vilipender mes semblables en déclarant que les laïus sur « Secret Story » et autres « L’amour est dans le pré » suscitent plus de réactions qu’une publication sur un sujet digne d’intérêt. Je ne le fais pas. « Panem et circenses », voilà tout ce qui me vient à l’esprit.
Quant au suivi en direct d’un évènement, je préfère le (live-)tweeter. Cela me permet d’échanger avec des personnes intéressantes sur cet évènement dont nous partageons l’intérêt.

Je termine sur une Hannah Arendt pessimiste qui déclarait : « La société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs. » Heureusement, Dieu ne voulait pas qu’elle connût Facebook.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 17

Trending Articles